Et pourtant, le pays connaît depuis une dizaine d’années un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) qui tourne autour des 10%, l’un des plus élevés d’Afrique. La deuxième concerne le problème de l’accès à la mer, essentiel pour l’économie du pays. Membre fondateur de l’ONU et siège de l’Union africaine, le pays entend désormais retrouver sa place dans le concert des Nations, celle du seul territoire africain –avec le Liberia– qui n’a pas connu la colonisation européenne. Surtout, l'économie reste encore majoritairement rurale, l'Éthiopie étant un des premiers producteurs mondiaux de café.Mais les changements se réalisent rapidement. Il alimente une centrale hydroélectrique de 1 800 mégawatts, soit quasiment le double de la consommation totale d'électricité en Éthiopie. Le premier barrage de grande dimension fut celui de Gibe III, achevé en 2013 dans la vallée de l'Omo, un des plus hauts barrages africains (240 m). La croissance est donc continue, régulière et importante ! Yann Santanna, Bujumbura (Bujumbura, Burundi). Le PIB par habitant n'est encore en 2013 que de 1 300 dollars, un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Sa ligne de crête : hisser l'Éthiopie au rang de pays à revenus intermédiaires en 2025 sur le modèle de développement de la Chine. Le déficit public annuel est de 2,8 % et l'inflation est aujourd'hui maîtrisée (moins de 10 %), après des tensions inflationnistes très fortes dans les années 2000 (40 % en moyenne annuelle). Fin d'un préjugé : L'Ethiopie, pays émergent ! Une économie vraiment émergente ? L’ÉMERGENCE DE L’ÉTHIOPIE (2/2). Or, la réforme foncière, l'allégement administratif et la libéralisation du secteur bancaire seront des politiques indispensables à mettre en oeuvre pour accompagner la croissance potentielle du pays.
À l'initiative de l'Union européenne, un forum d'affaires, le EU Business Forum, a été créé en 2012. Globalement, Addis-Abeba conduit une politique macroéconomique prudente.En août 2012, la mort de Meles Zenawi laisse l'Éthiopie orpheline. À tout point de vue, l'Éthiopie s'annonce ainsi comme un grand pays émergent du XXIe siècle.Veuillez saisir l'adresse mail qui a servi à créer votre compte LePoint.fr* Laurence Daziano est maître de conférences en économie à Sciences Po. Le secteur agricole occupe 20% du PIB. Le pays est le 1er producteur de cacao au monde avec près de 36% du marché. Ethiopie : 48,1 milliards de dollars. L'Éthiopie, qui reçoit trois milliards de dollars annuels d'aide publique au développement, a utilisé ces fonds de manière remarquable en construisant des infrastructures de base (routes, chemins de fer) et en investissant dans les secteurs sociaux. Conscient des difficultés, le gouvernement éthiopien l'a reconnu comme un interlocuteur légitime, notamment pour évoquer les améliorations en termes de climat des affaires et de stabilité juridique et fiscale. Le gouvernement ambitionne de multiplier par neuf ses capacités de production en quelques années, passant de 1 000 à 9 000 mégawatts. Preuve en est la récente décision d’H&M, numéro deux mondial de l’habillement, d’étendre son réseau de fournisseurs au pays et, pourquoi pas, chercher à y installer de nouvelles usines. Le premier défi de l’Ethiopie est politique. https://youtu.be/pmCAvnCMq9s
Vous devez vous abonner ou vous connecter afin de poster un commentaire.Recevez l'actu de l'Opinion tous les matins par email.Même les économistes libéraux le reconnaissent : le principe d’une valorisation de la détérioration du bien commun s’impose.Les consommateurs attendent aussi d’un service client, des interactions les moins déshumanisées possible