- 29 juin 2020 Le 18 août 1960, une crise politique éclate entre Mamadou Dia et Modibo Keïta : en vue des élections présidentielles, ce dernier donne des consignes au chef des forces armées mais n’en informe pas les Sénégalais qui, en retour, redoutent un coup de force des Soudanais. « Trop de fois, au-delà des mers, les Français ont donné l’impression qu’ils n’étaient pas capables d’agir en temps utile ; trop souvent, nous avons été le jouet des événements… Si nous savons les dominer, si nous savons les devancer, alors nous pourrons rétablir [en Afrique noire] un climat de confiance et de concorde… », plaide-t-il devant l’Assemblée. Fréquentation certifiée par l'ACPM/OJD. SERIE D’ÉTÉ - Retour sur les derniers mystères des relations agitées entre la...Vous devez vous abonner ou vous connecter afin de poster un commentaire.Recevez l'actu de l'Opinion tous les matins par email.Même les économistes libéraux le reconnaissent : le principe d’une valorisation de la détérioration du bien commun s’impose.Les consommateurs attendent aussi d’un service client, des interactions les moins déshumanisées possible20 août 1960 : l’éclatement de la fédération du Mali L’unité africaine passait même avant la souveraineté de son propre pays. Le lendemain, 21 août, les ministres soudanais sont mis dans un train à destination de Bamako.Le 5 septembre 1960, Senghor est élu président de la République sénégalaise : l’échec de la fédération, qu’il avait ralliée avec modération, lui ouvre les voies du pouvoir – Mamadou Dia en sera écarté dès 1962. L’éclatement de la fédération ne peut pas être conté sans parler du problème de désignation du chef d’état-major de la Fédération du Mali. Le 20 juin 1960, Modibo Keita, président de l’Assemblée fédérale de la Fédération du Mali (à g.) et Mamadou Dia, vice-président de la Fédération du Mali (à dr.) rencontrent le Premier ministre français Michel Debré (au milieu) à l’Hôtel Matignon à Paris pour célébrer l’indépendance de la Fédération du Mali. Deux positions émergent au sein du RDA, lors du congrès de septembre 1957 à Bamako. Maurice Yaméogo est désigné par Houphouët pour lui succéder : son premier geste politique est de se retirer de la fédération du Mali. Les différences, quoique dangereuses pour la cohésion et la continuité de la Fédération, portent cependant en elles-mêmes la marque d'une certaine complémentarité. L'éclatement dans la nuit du vendredi 19-20 août fut, à proprement parler, une surprise. En septembre 1958, Ouezzin Coulibaly, le leader du RDA voltaïque, décède : quoique très proche d’Houphouët, il n’était pas insensible aux thèses fédéralistes. Le 22 septembre 1960, le Soudan proclame son indépendance sous le nom de République du Mali – ultime référence à l’échec fédéral. Ayant pris connaissance des télégrammes du 18 août, le Ministre de l’intérieur du Sénégal, Valdiodio Ndiaye, homme d’une grande détermination, plus Sénégalais que Malien, alerta Mamadou Dia et Senghor, et un conseil restreint décida de préparer la défense. Le 20 juin 1960, Modibo Keita, président de l’Assemblée fédérale de la Fédération du Mali (à g.) et Mamadou Dia, vice-président de la Fédération du Mali (à dr.) rencontrent le Premier ministre français Michel Debré (au milieu) à l’Hôtel Matignon à Paris pour célébrer l’indépendance de la Fédération du Mali. Retour dans Archives d'Afrique sur le parcours de ce leader qui a marqué durablement l'histoire contemporaine du Mali et plus généralement de l'Afrique de l'Ouest . La tendance houphouëtiste du RDA se rallie à cette option tandis que le PRA milite pour la thèse fédéraliste. Il se prononce pour l’indépendance et la constitution d’une grande fédération d’Afrique de l’Ouest. Après deux ans de débat, les thèses d’Houphouët-Boigny triomphent : elles s’appuieront pour de longues années sur le réseau des régimes RDA fidèles et s’épanouiront dans sa stratégie d’alliance avec Foccart. Entre la frontière sénégalaise et Bamako, après l'éclatement de la fédération du Mali, le train ramenant Modibo Keita et ses compagnons, s'arrêta plusieurs fois dans différentes gares (notamment les gares de Kayes et de Kita) où des foules nombreuses vinrent chaleureusement les accueillir et écouter les explications du leader soudanais. C’est-à-dire l’adhésion de chaque colonie d’Afrique à un ensemble politique piloté depuis Paris. Maurice Robert, chef du SDECE (services secrets) en Afrique de l’Ouest, suit de près la campagne et l’élection pour la victoire du « oui ».
L’unité africaine passait même avant la souveraineté de son propre pays. L’équilibre entre Sénégalais et Soudanais se rompt. Le 4 avril 1960 les délégations de la France, du Soudan français et du Sénégal signaient les accords de dévolution des pouvoirs de la Communauté à la Fédération du Mali. Sémillant maire de Marseille, le socialiste Gaston Defferre est convaincu que les colonies africaines sont prêtes à exploser lorsqu’il se voit proposer le ministère de la France d’outre-mer en janvier 1956. Tout le monde parlait de l'éclatement prochain du Mali, mais pas d'une manière aussi brusque. © 2020 Copyright RFI - Tous droits réservés. Après deux jours de tensions à Dakar, l’escalade de la crise aboutit le 20 août 1960 à la réunion de l’Assemblée nationale qui vote en pleine nuit l’indépendance du Sénégal et l’état d’urgence.