La situation a fini par se stabiliser en 2015 lorsque le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), un groupe armé progouvernemental, a repris le contrôle de la ville à la veille des accords de paix signés en mai de la même année. Coincée dans cette zone des trois frontières, là où Emmanuel Macron a annoncé l’envoi de 600 troupes supplémentaires pour renforcer l’opération « Barkhane », la ville de 30 000 habitants, perdue dans le désert, est un concentré des maux maliens.Aujourd’hui au cœur de la guerre contre le djihadisme au Sahel, Ménaka a été aux premières loges du conflit malien en 2012. Une zone dite des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso) où se concentrent désormais une bonne partie des attaques djihadistes au Sahel.D’abord réservée, sa langue se délie au fil de la conversation et du récit des événements du 9 janvier qui l’ont conduite ici. Parmi les autres acteurs européens, l’UE et l’agence de coopération allemande sont également très présentes dans la région. A quelques kilomètres du centre-ville, la carcasse carbonisée d’un blindé gît sous un arbre sans feuille. Vestige d’anciens combats, il marque la limite d’une zone où s’aventurer devient risqué.Au cours des six derniers mois, le camp de la Minusma, voisin de celui des soldats de l’opération française « Barkhane » construit en 2018, a été la cible de tirs de roquettes «Lundi 17 février, cinq obus ont été tirés sur la ville par l’EIGS, sans faire de victimes. “Le désarmement c’est le nœud gordien, insiste le gouverneur Pour arriver à une paix, il faut que les armes se taisent.” Les patrouilles de pick-up chargés d’hommes en arme ont damé le pion à celles des policiers aujourd’hui cantonnés dans leur commissariat en périphérie de la ville.Et malgré les divergences entre les deux groupes, un protocole a été signé le 5 février pour Les personnes interrogées sont unanimes. En raison des retards persistants dans l’application de l’accord qui prévoit leur intégration dans l’armée malienne ou leur démobilisation, leurs combattants attendent, l’arme au pied.Et les tensions intra et intercommunautaires sont légion. Des pluies diluviennes se sont abattues, le mercredi 05 août dernier sur la région de Ménaka. “Il y a trop d’armes, même au marché les gens sont armés”, soupire Bachar al-Moustafa, étendu sur une natte derrière un gros sac de tabac à chiquer qu’il vendait en cachette du temps de la mainmise djihadiste sur le Nord en 2012.Ce sont nos fils qui font du banditisme. Celle du marché de la ville, vétuste et étriqué, qui va être rebâti, équipé d’un point d’eau et de latrines, et même électrifié. Un reporter de l’AFP s’est rendu à Ménaka, ville proche de la frontière nigérienne, où il a pu rencontrer des hommes à l’œuvre sur le terrain.Truelle en main, le gouverneur en uniforme et le maire en boubou jaune ceint d’une écharpe tricolore posent en cette fin juin, une première pierre symbolique. D’autres chantiers doivent suivre dans la région : un abattoir et un marché à bétail – très attendus par des habitants, qui vivent à 80% de l’élevage –, des centres de santé, des adductions d’eau.Ces projets sont financés par l’Agence française de développement (AFD), qui concentre ses dons à l’Afrique notamment sur la bande sahélienne, de la Mauritanie au Tchad, avec un effort tout particulier pour le Mali.
Une collaboration qui devait être facilitée par l’arrivée, jeudi 12 mars, de 120 éléments de l’armée reconstituée, composée de membres de la Plateforme, de la CMA et de l’armée régulière, conformément aux accords de 2015. “C’est bien de commencer par là, car le marché c’est le cœur de la ville”, où s’échangent marchandises et nouvelles, observe le gouverneur, Daouda Maïga. Un reporter de l’AFP s’est rendu à Ménaka, ville proche de la frontière nigérienne, où il a pu rencontrer des hommes à l’œuvre sur le terrain. Les chameaux regardent passer sans broncher les motos qui filent sur les pistes. Interrompant une réunion au gouvernorat, des hommes en colère lancent non loin de là quelques rafales d’avertissement, faisant bondir les forces de sécurité. Awa raconte avoir pris la route pour rejoindre le Mali cinq jours plus tard, accompagnée par 4 400 de ses compatriotes fuyant les zones désertées par l’armée vers Ménaka ou les localités frontalières du Niger comme Andéramboukane, à 90 kilomètres plus au sud.Une arrivée parfois difficile à assumer pour une population locale déjà très fragilisée. Ils prennent tout, sinon ils tuent”, déplore Mohamed Agali, chargé de projets de développement auprès des autorités transitoires régionales.L’unique ambulance du seul hôpital de la région est garée tous les soirs dans l’enceinte du gouvernorat pour décourager les braqueurs, qui ont déjà volé la quasi totalité des motos du personnel de santé, rapporte un autre responsable régional.
Avec un objectif clé : empêcher les jihadistes de regagner le terrain repris par les militaires.A Ménaka, située à 1500 kilomètres de la capitale et longtemps délaissée par le pouvoir central, les besoins sont énormes. A LA UNE ENVIRONNEMENT FAITS DIVERS TOUS LES ARTICLES.
Au Mali, c’est une sorte de Far-Est, où tout est à rebâtir en faisant fi de l’abandon et des hommes en armes. On essaye de faciliter le financement et la mise en œuvre d’activités simples et rapides, qui correspondent aux besoins des populations”. La racine de tout ça, c’est le chômage”, estime Adizatou Anaby, présidente de la CAFO (Coordination des associations de femmes et d’ONG) de Ménaka. Adam Mallé. Une fois les tirs terminés, la jeune fille sort de sa cachette pour tomber face aux cadavres.Ce jour-là, 89 soldats de l’armée nigérienne ont perdu la vie dans une attaque revendiquée par l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), à 10 kilomètres de la frontière malienne. Tous les axes pour quitter Ménaka sont très dangereux, avec des coupeurs de route partout. Durant les mois qui suivent, les troupes nigériennes sont chargées par la MINUSMA, avec des éléments français, de sécuriser la ville [7]. La ville est un concentré des maux du Mali. PLUSIEURS FAMILLES SANS ABRI VIVENT DANS LES ECOLES PUBLIQUES.